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/2016/ Semaine de l'Amérique latine et des Caraïbes (Université d'Aix) / Universidade Estadual de Londrina (Parana/ Brésil)
/2015/ Semaine de l'Amérique latine et des Caraïbes (Université d'Aix) / Centro da Mulher Metropolitana Júlia Santiago (Brésil)
/2014/ Festival International du film de chercheurs, Esclavages : mémoires, héritages et formes contemporaines du GTRC Memory, Slavery, Citizenship, organisé par le CÉLAT (Université Laval), Tubman Institute (York University) et le CREA (Université Lyon2), Université de Laval, Québec
/2010/ Film sélectionné par Corsica.doc (Ajaccio) - II Festival do Filme Etnográfico (Recife) - “I MOVE” Mostra de Vídeo Etnográfico (Goiânia) - Mostra Audiovisual Fazendo Gênero (Florianópolis)
/2009 / 14a Mostra Internacional do Filme Etnográfico (Rio de Janeiro) / Festival “Filmer le travail” (Poitiers) / Miradas Etnográficas (Buenos Aires)
Notre avis : un film très riche de réflexions, un magnifique portrait de femme>
Ce film a bien sa place au milieu des réflexions sur l'organisation et le travail. Ecoutons Nice : "C'est ça que je fais. C'est un travail... Comme je t'ai dit, la seule chose que la bonne n'a pas, c'est de la valeur... Je pense que la bonne devrait avoir un peu plus de valeur. Elle n'en a pas. Je n'arrête pas de le répéter. Elle devrait vraiment avoir de la valeur. Bon sang ! Tu travailles dans une maison, c'est toi qui a toute la responsabilité. Tout ce que tu fais, tu en as la charge, tu es responsable d'une maison immense, c'est toi qui dois t'occuper de tout, toi qui as la charge de tout, tu vis à l'intérieur de cette maison, tu t'en occupes, alors, pourquoi ils ne te considèrent pas comme celle qui est responsable, qui s'occupe de ceci, de cela. Bon sang !"
Nice ne souffre pas d'être bonne mais de ne pas être reconnue parce qu'elle est une "bonne". Comme l'a souvent dit William Foote Whyte (anthropologue américain), les gens "d'en bas" ont beaucoup de choses à raconter. En écoutant Nice, on comprend que la plaindre parce qu’elle "n’est que bonne" ne lui apportera pas la dignité à laquelle elle aspire, car ce qu'elle désire, à juste titre, est être reconnue pour la professionnelle qu’elle est, une professionnelle dotée d’expériences, d’exigences et de valeurs.
LE SYNOPSIS
Comme beaucoup de jeunes rurales de sa condition au Brésil, Nice a quitté son village pour s'employer en ville chez des patrons aisés. Elle est bonne à demeure dans une grande maison où elle vit confinée. Caméra à la main, la réalisatrice accompagne la jeune femme qu'elle connaît depuis
plusieurs années dans l'exécution, au jour le jour, de ses tâches domestiques. Elle montre Nice au travail et on comprend les diverses dimensions de cette tâche : son caractère physique, fastidieux et répétitif ; son ampleur et sa variété ; la dépense d'énergie et la charge mentale qu'elle représente ; la maîtrise des techniques qu'elle suppose pour répondre aux exigences de propreté des employeurs. Elle met en lumière certains traits du ménage « à la brésilienne ».
Mais le film ne décrit pas seulement un travail souvent ignoré ou mésestimé. Il donne aussi la parole à Nice qui, passant du rire aux larmes, exprime son point de vue sur son travail et sa condition, livre son vécu de bonne à tout faire : sentiment de stagnation et de limitation, absence de valeur et de reconnaissance, mépris, gêne et responsabilité sont parmi les thèmes cruciaux qu'elle aborde durant le tournage des images du travail.
Et parce que sa vie est aussi un peu ailleurs, elle nous entraîne par moments dans l'au-delà du travail domestique avec ses joies, ses projets, ses craintes.
LE PARTI PRIS DE LA REALISATRICE
Armelle Giglio-Jaquemot est anthroplogue, spécialiste du Brésil. Elle explique ici son pari.
« Durant les 67’ du film, je voulais que les spectateurs soient confinés comme Nice dans la grande maison où elle passe le plus clair d'une vie dominée par un travail harassant et asservissant, qu'ils ressentent sa solitude, son isolement, son sentiment de limitation et de stagnation, sa
fatigue, suffisamment en tout cas, pour qu'il ne soit pas nécessaire qu'elle les en convainque par son discours mais que son discours vienne seulement confirmer et renforcer leur perception ou la mettre en mot. […]
Le but ultime [est] de communiquer au spectateur ma compréhension intime de l'expérience et de la vision de Nice. C'est-à-dire lui permettre d'accéder aux manières de faire, aux représentations, aux valeurs, au vécu, aux sentiments, aux sensations de cette bonne grâce à ma propre expérience d'incorporation de son monde. Réussir à communiquer cette compréhension, réussir à ouvrir cet accès à un public qui a un vécu social et/ou culturel différents de celui de Nice, c'était le vrai défi pour l'ethnologue-réalisatrice que je suis (et aussi la suprême récompense si j'y
suis parvenue). » Armelle Giglio-Jacquemot
Plus d'infos sur les bonnes
LES CHAPITRES DU FILM
1 - Présentation
2 - "J'ai commencé à 10 ans"
3 - "Quand je rentre chez moi..."
4 - "La bonne n'a pas d'avenir"
5 - Nice lave du linge en chantant
6 - "Pourquoi avoir honte ?"
7 - "Il y a tant de choses à faire..."
8 - Nice repasse et range du linge
9 - Nice nettoie la cuisine
10 - Nice lave la salle de bain
11 - "Payer les examens des parents"
12 - La chambre de Nice
13 - "La bonne n'a pas de valeur"
14 - Nice ferme les volets et sort
15 - "Mon corps est très fatigué"
16 - Nice va au potager
17 - Nice prépare à manger
18 - "Je ne mange pas à cette table"
19 - Nice dépoussière
20 - "Comment sera ma vie
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