
Théoricien du courant néo-institutionnaliste, a développé sa réflexion sur l’organisation irrationnelle et sur l’hypocrisie organisationnelle.
Après des études de philosophie menées en parallèle d’études d’économie et de gestion à la Gothenburg School of Economics, Nils Brunsson présente son doctorat sur les innovations dans les entreprises en 1976. Il passe cinq ans à la Gothenburg School of Economics et à l’université d’Uppsala, puis rejoint la Stockholm School of Economics où il devient professeur ordinaire en 1985 et où il enseigne depuis.
Nils Brunsson est le fondateur et le premier directeur de SCORE (Stockholm Centre for Organizational Research), un centre multidisciplinaire pour la recherche organisationnelle, fondé à son initiative conjointement par l’université de Stockholm et la Stockholm School of Economics. N. Brunsson est un représentant du courant néo-institutionnaliste dans l’analyse des organisations. Il s’est intéressé tout particulièrement à deux séries de phénomènes. Le premier thème est le hiatus qui existe entre les idéologies managériales et les actions menées dans les organisations, entre ce qu’il appelle la « rationalité de décision » qui s’oppose à (ou s’écarte de) la rationalité de l’action : cet écart s’explique entre autre par la nécessité de prendre des décisions alors que leur mise en œuvre peut s’avérer difficile dans la mesure où elle suppose la mobilisation des membres de l’organisation (The Irrational Organization, 1982), ou par la nécessité dans laquelle se trouvent les organisations d’obtenir l’acceptation de leur public, au sens le plus large (The Organization of Hypocrisy, 1985). Dans ses livres plus récents, Mechanisms of Hope(2006) et The Consequences of Decision-Making (2007), N. Brunsson a développé et mis en perspective cette thématique du statut de la décision rationnelle dans les organisations. Le second thème concerne un autre écart, celui qui sépare les objectifs, souvent ambitieux, annoncés par les réformes répétées des organisations publiques et leurs maigres résultats. Il s’interroge à partir de ce paradoxe fondamental sur la nature de la réforme des organisations publiques et les significations que cette activité de réforme revêt dans le fonctionnement de ces organisations et de la société moderne (The Reforming Organization, édité en coll. avec J. Olsen, 1993 et Reform as Routine: Organizational Stability and Change in the Modern World, 2009). Au cours des dix dernières années, N. Brunsson a étendu ses recherches à de nouvelles thématiques : il s’est intéressé aux relations inter-organisationnelles (Organizing Organizations, avec J. Olsen, 1998 et Meta-Organizations, avec G. Ahrne, 2008), et à des modes plus diffus et alternatifs d’organiser, comme le développement de standards à travers le monde (A World of Standards, avec B. Jacobsson, 2000). Avec G. Ahrne, il sortira en 2019 Organization outside Organizations, sur des collectifs qui réussissent à organiser l’action de leurs membres et à créer des « ordres locaux » sans avoir toutes les caractéristiques d’une organisation formelle.
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