
1946
américain
sociologue
Courant : écologie des organisations
Après des études supérieures initiales à Holy Cross, Worcester, Massachussets, Michael Hannan a poursuivi ses études doctorales à l’Université de Chapel Hill, Caroline du Nord, où il a obtenu son doctorat en 1970 et où il a lié connaissance avec John Freeman. Recruté par l’Université de Stanford en 1969, il y a fait toute sa carrière, à l’exception d’une période de sept ans qu’il a passée à l’Université de Cornell, puis à la business school de cette université.
Depuis 1991, il est de nouveau professeur de sociologie à l’Université de Stanford et, depuis 1999, Stratacom professor de management à la Graduate School of Business de l’Université de Stanford. Michael Hannan est connu pour avoir été l’initiateur, avec John Freeman, d’une nouvelle approche pour l’étude des organisations, intitulée population ecology of organizations, ou écologie des organisations. Cette approche novatrice cherche à transposer dans l’étude de l’évolution des formes d’organisations, des questions et des méthodes de la biologie. Auteur avec John Freeman d’un premier article en 1977 esquissant une problématique et une méthodologie pour l’étude de populations d’organisations, il n’a cessé, depuis, d’animer un courant de recherche empirique inspiré par ce cadre initial, et de chercher à en développer et à en affiner l’argumentation et l’appareil conceptuel.
Témoignent de cet effort deux autres publications séminales avec John Freeman (un article en 1984 centré sur la thèse de l’inertie organisationnelle comme mécanisme de base de sélection des formes d’organisation) et un livre de synthèse de 1989 pour lequel les auteurs ont reçu le prix Max Weber de l’Association américaine de sociologie, ainsi qu’un grand nombre de livres et d’articles écrits ou édités en collaboration avec Glenn Carroll, notamment Organizations in Industry et Dynamics of Organizational Populations. Les frontières actuelles des théories écologiques des organisations sont identifiées et discutées dans un livre plus récent écrit aussi en collaboration avec Glenn Carroll : The Demography of Corporations and Industries.
Enfin, les travaux et les intérêts théoriques de Michael Hannan ont connu un infléchissement notable vers l’exploration des processus à travers lesquels se construisent socialement de nouvelles catégories et formes organisationnelles. Les premiers terrains empiriques de cette nouvelle orientation sont les industries du vin et de la restauration en Italie, ainsi que les producteurs de whisky. Ces travaux comportent au moins deux conséquences importantes pour la formulation du programme de recherche de l’écologie des organisations. D’une part, sur le plan théorique, ils conduisent à introduire la notion d’ « ensembles flous » dans la formulation théorique de l’écologie organisationnelle. D’autre part, sur le plan empirique et méthodologique, ils soulèvent la question du traitement des appartenances multiples découlant de la mise en évidence du caractère flou des frontières des populations.
« Dans un livre récent avec Laszlo Polos et Glenn Carrol, nous expliquons que des catégories existent pour les publics qui n’existent pas pour les analystes, et nous essayons de distinguer clairement les catégories de l’analyste de celles du public… Et ce qui est passionnant, c’est que, arrivé à un certain point, je ne pouvais plus soutenir que des catégories ou des populations d’organisations sont des ensembles classiques. Ce que je nomme « ensemble classique » est une collection d’objets où chaque objet est complètement dans l’ensemble ou complètement en dehors. Avec enthousiasme, nous avons commencé à affronter le fait que les frontières de ces ensembles étaient floues…, les publics perçoivent en fait des différences dans le degré d’appartenance des organisations dans les catégories, iIs perçoivent le flou. » (Entretien avec Michael Hannan 2008)
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