
1923 – 2011
sociologue – américain
Courant : théorie de la contingence structurelle
Paul R. Lawrence a grandi dans une petite ville du Michigan, quatrième d’une famille de six enfants. Il commence ses études à l’université de Harvard en 1942, mais les interrompt pour servir dans la marine sur le front du Pacifique. À son retour de la guerre, attiré par la sociologie industrielle, il envisage de préparer son doctorat à l’université de Chicago.
Mais, sur le conseil d’un ancien élève et collaborateur d’Elton Mayo, il se ravise et retourne à Harvard pour travailler étroitement avec le groupe formé autour de Fritz Roethlisberger à la Harvard Business School, au sein de ce qui allait devenir un des premiers départements d’organizational behavior aux États-Unis. Ayant terminé sa thèse, il y commence, en 1947, une carrière d’enseignant et de chercheur. Il ne quittera plus la Harvard Business School.
De la sociologie industrielle classique…
Très influencés par les perspectives théoriques du groupe réuni par E. Mayo et F. Roethlisberger à Harvard, ses premiers travaux s’intéressent aux thèmes classiques de la sociologie industrielle des années 1950 : le changement organisationnel, le comportement des contremaîtres face à leurs ouvriers, les styles de leadership dans les organisations, et enfin l’influence des caractéristiques de la tâche sur la performance des ouvriers.
… à la théorie de la contingence structurelle
Les résultats de cette étude le poussent à en entreprendre une nouvelle, plus ambitieuse, dans laquelle il cherche à comprendre comment fonctionne une grande organisation, et on peut expliquer les différences entre leurs structures et leurs styles de fonctionnement. Réalisée en collaboration avec Jay Lorsch (son doctorant puis son assistant de recherche au début des années 1960), cette étude aboutit à la publication, en 1967, de Organization and Environment. Managing Differentiation and Integration.
Elle est une des études phare d’un nouveau courant dans l’étude des organisations, celui de la « théorie de la contingence structurelle », élaborant notamment l’analyse de l’influence qu’exercent les caractéristiques de l’environnement d’une organisation sur ses structures et sur sa performance.
Seul ou en collaboration, P. Lawrence cherche à vérifier ses résultats dans une très grande variété d’organisations et de contextes – des hôpitaux aux laboratoires de recherche en passant par les écoles et les mairies –, avant de se consacrer à des sujets plus généraux comme la restructuration industrielle aux États-Unis ou encore la réforme des entreprises en URSS.
A la fin de sa carrière, les travaux de ce chercheur et auteur prolifique marquent un retour à la « grande théorie », et visent à réunir les bases d’une synthèse théorique résumant l’état actuel de la réflexion sur l’organisation et sur les systèmes.
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