Peter Drucker

Journaliste, expert en management

Peter Drucker est né à Vienne (Autriche) en 1910. Les activités de son père, alors ministre de l’Économie du gouvernement austro-hongrois, vont lui permettre de côtoyer tout ce que l’Autriche du début du XXe siècle offre d’hommes politiques et d’intellectuels brillants. En 1930, il quitte Vienne pour Francfort (Allemagne) et débute comme journaliste financier et spécialisé dans l’international . Quelques années plus tard, Peter Drucker obtient un doctorat en droit public et international à l’université de Francfort. Il débarque à New York en 1938. Il va mener, aux États-Unis, une éblouissante carrière. D’abord journaliste, il publie, en 1939, The End of Economic Man, puis, en 1942, The Future of Industrial Man. Dans ce deuxième livre, il continue de théoriser la nouvelle société de production et de consommation de masse qui émerge après la Deuxième Guerre mondiale.

Il souhaite alors étudier de l’intérieur une grande entreprise industrielle – une corporation. L’étude qu’il mène à la General Motors pendant dix-huit mois et qui débouche sur le livre Concept of Corporation (1946) le propulse dans le monde de l’organisation. En effet, outre une partie, souvent critique, consacrée à la General Motors, le livre est une réflexion sur la corporation comme institution centrale d’une société industrielle en émergence, et P. Drucker développe des réflexions et des propositions qui vont dans le sens de changements profonds en matière de politiques d’emploi et de relations industrielles. Le livre va avoir un grand retentissement dans le monde du management, et, en engageant leur réorganisation au cours des années 1950, des entreprises comme Ford ou la General Electric reconnaissent ouvertement leur dette à son égard. P. Drucker ne se positionne pas comme un spécialiste de la théorie des organisations, mais veut être considéré comme un intermédiaire – acteur à ses yeux indispensable à un réel échange entre les théoriciens et les praticiens. Toute sa vie, il va s’intéresser à ce qu’il appelle le management, au gouvernement des organisations. Il passe d’ailleurs pour être celui par qui le management est devenu une discipline.

Son livre Pratiques du management est considéré comme un best-seller mondialement connu et on surnomme communément P. Drucker le « pape » du management. C’est encore P. Drucker qui a su faire émerger la notion de knowledge worker, notion qui a permis de mesurer les évolutions engendrées par la disparition des cols bleus au profit des cols blancs dans le monde industriel. P. Drucker est un écrivain, un enseignant. Il a publié plus de trente livres qui ont été traduits dans plus de vingt langues. Mais c’est aussi (avant tout, peut-être) un consultant, spécialiste de politique et de stratégie organisationnelle. Pendant soixante ans, il a travaillé dans les plus grandes entreprises ou corporations aux États-Unis, en Europe et au Japon, s’intéressant aussi aux organisations à but non lucratif et notamment aux organisations du secteur de la santé et de l’éducation. Ce « passeur » a donc toute sa place dans l’histoire des organisations dont il a activement influencé l’évolution.