Ronald S. Burt

1949
Américain
Sociologue, un des fondateurs de l’analyse des réseaux
Courant analyse des réseaux

Ronald S. Burt entame des études médicales à l’université John Hopkins. Mais, au cours de sa deuxième année, il suit un cours de James Coleman et découvre la sociologie, puis les débuts de l’analyse des réseaux en dépouillant pour Nan Lin, à l’époque également à Johns Hopkins, des données sociométriques sur la diffusion d’innovations médicales parmi les ménagères et les techniciens de santé. Il change alors son orientation et obtient son Bachelor en sciences sociales et comportementales en 1971. Il poursuit un master en sociologie à l’université de l’État de New York à Albany en 1973, où il est l’assistant de recherche de Nan Lin, devenu entre-temps professeur dans cette université.

C’est à l’université de Chicago qu’il mène à bien son doctorat. Il y est l’assistant de recherche de James Coleman, alors nommé dans cette université. R. Burt soutient une thèse brillante en 1977, à 28 ans. Il entame ensuite une carrière académique prestigieuse qui le mènera successivement à l’université de Californie à Berkeley (1976-1983), à l’université de Columbia (1982-1990), et enfin à l’université de Chicago où il est nommé professeur de sociologie et business en 1990. Il est aujourd’hui Hobart W. Williams Professor of Sociology and Strategy à la Chicago Booth School of Business. Entre-temps il a passé trois années en Europe, à l’INSEAD en France (1998-2001), et a occupé des fonctions de dirigeant à la Raytheon Company, en tant que directeur du Raytheon Leadership Institute (2000-2003).

Ronald S. Burt est particulièrement connu pour ses écrits et ses recherches sur l’analyse des réseaux sociaux et du capital social, dans lesquels il essaie de comprendre l’influence des réseaux sociaux sur la création d’avantages compétitifs dans les carrières, les organisations et les marchés. Dans son livre de 1982, Toward a Structural Theory of Action : Network Models of Social Structure, Perception and Action, il développe pour l’essentiel ce qu’il appelle la « plate-forme » ou le programme de travail de l’analyse structurale qu’il avait déjà largement formulée dans sa thèse de 1977, et qu’il résume lui-même de la manière suivante : « La thèse cherchait à répondre à la question “quels sont les éléments de base dont vous avez besoin pour comprendre comment la structure sociale affecte l’action’’. D’abord, vous devez saisir la structure, vous devez ensuite montrer comment la structure inhibe ou facilite l’action. Vous devez aussi vous interroger sur comment la structure donne aux gens des préférences pour telle ou telle action. Et enfin, vous avez besoin d’un modèle sur la façon dont la structure peut être changée. Voilà les quatre éléments ». </i>(Entretien E. Friedberg, 2009)

Ses principales publications suivent la voie tracée dans la thèse. Dans Structural Holes (1992) et Brokerage et Closure: An Introduction to Social Capital (2005), il se demande comment la structure sociale inhibe ou au contraire facilite l’action. Il explique que c’est en devenant un « pont » entre des réseaux isolés que les acteurs gagnent le capital social qui leur donne une capacité d’action. Dans son livre Neighbor Networks : Competitive Advantage Local and Personal, il s’attaque à la troisième question, à savoir pourquoi les opportunités offertes par des trous structuraux sont-elles différemment exploitées par les individus, différence dont il pense qu’il faut encore trouver l’explication dans la structure.

Ronald S. Burt est l’auteur de logiciels pour l’analyse de réseaux, et a publié dans les revues académiques les plus renommées. Il enseigne à la fois au sein du MBA et dans les programmes de formation continue de la Chicago Booth Business School.